Nous
mangeons quotidiennement trop d’aliments riches en sucre, ce qui peut favoriser
l’obésité et toutes les maladies qui en découlent. Comme les graisses et le
sel, une alimentation équilibrée doit modérer les quantités de sucre qu’elle
contient.
Mieux informer le consommateur
Depuis
des années, Test-Achats bataille pour une alimentation plus saine, en analysant
les produits et en mettant en garde contre le déséquilibre diététique que
nombre d'entre eux représentent.
Et
pour aider le consommateur, nous plaidons pour faire une plus grande
transparence sur les étiquettes, que les informations à l’attention des
consommateurs soient correctes et compréhensibles. En effet, comprendre les
infos nutritionnelles s’avère souvent ardu. Nos articles reviennent
régulièrement sur le décodage d’une étiquette.
Du sucre du matin au soir
Nous
avons analysé la teneur en sucre d’une septantaine de produits et avons
découvert qu’il y avait encore de nombreuses améliorations possibles sur le
plan de la composition. Très peu de différences étaient à noter, par rapport à
notre précédent test en 2006.
A
titre d’exemple, nous avons imaginé un petit-déjeuner classique, qu'on peut
penser équilibré. Hélas ! Il fournit déjà 65 g de sucres simples, et la journée
ne fait que commencer. La quantité quotidienne recommandée est de 90 g (Repères
Nutritionnels Journaliers, pour un adulte ayant besoin de 2000 kcal/jour).
Nos exigences
•
Nous plaidons pour une approche globale de l’alimentation équilibrée : comme
dans la lutte contre le tabac, mettre en œuvre des actions sur divers fronts.
Taxer les sodas et la malbouffe en général ne peut être une solution à part
entière. Il faut aussi agir sur les fabricants, sur le marketing et la
publicité qui leurrent les consommateurs (et séduisent largement les jeunes et
les enfants), etc. Et alterner la carotte et le bâton. Pourquoi ne pas diminuer
la taxe sur les produits sains, tels que fruits et légumes pour favoriser leur
consommation? Et poursuivre la prévention avec des campagnes d'éducation.
•
Les fabricants doivent améliorer la composition de leurs produits. Notamment en
limitant les sucres ajoutés qu’ils utilisent en quantité pour des raisons de
goût et des raisons technologiques, pour donner une meilleure texture
(onctuosité), pour allonger la conservation, pour empêcher la prolifération des
bactéries, diminuer l’acidité, etc.
•
L’information nutritionnelle sur l’étiquette doit être aussi complète que
possible. Les valeurs nutritionnelles de type 2 (avec mention des teneurs en
sucres, graisses saturées, fibres et sel) par 100g et par portion. De même, la
mention des GDA (Repères nutritionnels journaliers) peut être une bonne source
d’information pour le consommateur. Il est important que cette information
nutritionnelle soit complète sur le devant de l’emballage, pour éviter la
confusion, et que les portions prises en référence soient réalistes.
Les gouvernements sont appelés à
réagir
L’OMS
(Organisation Mondiale de la Santé) et l’ONU (Organisation des Nations Unies)
ont pris conscience du problème des mauvaises habitudes alimentaires dans le
monde qui tue chaque année 3 millions de personnes.
Tout
récemment, le rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation, le
Belge Olivier De Schutter a invité les gouvernements, jugés trop laxistes face
à l’industrie agro-alimentaire, à prendre cinq mesures prioritaires: taxer les
aliments préjudiciables à la santé; réglementer les produits riches en graisses
saturées, en sel ou en sucre; limiter la publicité pour la malbouffe; réviser
les subventions agricoles qui baissent artificiellement le prix de certaines
matières premières qui composent la malbouffe et soutenir la production locale
pour faciliter l’accès à des aliments sains, frais et nutritifs.
Faut-il
taxer la malbouffe ?
Parmi
ces mesures, la taxation des sodas et des "crasses" est au centre des
débats.
Ainsi,
des chercheurs californiens ont affirmé que l’excès de sucre, en particulier du
fructose, serait aussi néfaste que l’abus d’alcool. Ils ont lancé la polémique
en proposant d’encadrer la vente aux Etats-Unis des produits sucrés (boissons,
friandises) au même niveau que la vente de tabac et d’alcool: par des taxes et
l’interdiction de vente aux mineurs...
Sans
aller jusque-là, en Europe, plusieurs pays (Danemark, Finlande, Hongrie,
France) ont récemment introduit des taxes sur les aliments à teneur élevée en
graisses, sucres ou sel. A titre d'exemple, au Portugal, les aliments sont
classés en 3 catégories d'impôt: taux réduit pour les produits de base (6%),
taux intermédiaire (13%) et taux normal (23%) pour toute une série de produits
non indispensables et peu diététiques tels que snacks, alcool, plats préparés,
sucre, les boissons soft, etc. En Belgique, le débat est ouvert.
Source :
TEST ACHAT
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